Les radios alliées pendant la WW2
La radiodiffusion internationale américaine pendant la guerre : de l’initiative privée à la voix de l’Amérique
Contexte complètement différents, pas de monopole par la BBC.
Réseaux nationaux (networks) pour couvrir l’ensemble du territoire américain (NBC, CBS) Système complètement commercial, financé par la pub et le sponsoring.
Ce mode privé pose problème pour la création d’un service de radio internationale étatique. Les radios privées vont s’opposer à cette initiative, jusqu’au dernier moment soit l’entrée en guerre des US, où elles devront céder.
Projet de créer une radio internationale gouvernementale à la Chambre des représentants (1938). Mais opposition des députés qui sont influencés par les lobbies (NAB, National Association of Broadcast) notamment financés par les grandes radios. Le NAB refuse radicalement la mise en place d’une radio gouvernementale. Ils craignent une radio publique nationale, après cette radio publique internationale.
Les radiodiffuseurs privés proposent alors de se charger eux-mêmes de ce projet, alternative pour eux face à l’inflexibilité de la Chambre, déterminée à entériner son projet. On privilégie d’abord l’Amérique Latine. Relations privilégiées notamment avec la doctrine Monroe. La radiodiffusion nazie y est très puissante, avec une diaspora allemande conséquente. On crée des émissions en espagnol et portugais, en recrutant des speakers hispanophones et lusophones.
Réseaux nationaux diffusent à l’international à l’attention du public latino américain, en ondes courtes. Inconvénient de la qualité de réception, mais émissions bien plus lointaines. Les radios privées s’efforcent de rendre ces émissions internationales rentables, pour éviter l'interventionnisme de l’Etat. Démarchage d’annonceurs américains comme moyen de conquérir de nouveaux marchés.
Moins de 5% des heures d’émission, en 1931, sont sponsorisées par des annonceurs : faible succès. Réticence des grands annonceurs, pourquoi ? Réception des ondes courtes avec qualité limitée qui s'étendait aux messages publicitaires. De plus, les latino-américains préfèrent leurs stations nationales en ondes moyennes. Donc on n’est pas sûrs que les populations sont enclines à écouter en ondes courtes. Il y a vraiment cette idée de risque, d’incertitude de la réception par les cibles publicitaires.
Mais aussi problème politique : quid de l’efficacité de ce dispositif de radiodiffusion internationale ? Les nazis avaient compris et pour détourner ce problème, ils avaient acheté du temps d’antenne sur les radios nationales latino américaines qui l’acceptaient.
Donc, les deux principales radios américaines vont mettre au point une solution originale : décalquer, à une échelle continentale, leur mode d'organisation aux US. Un network, aux US, est un réseau national de stations locales (aujourd’hui, networks de 200-250 stations locales) qui diffusent certaines émissions de la station-mère).
Ces deux grands networks sont CBS et NBC, étendent ce système à l’échelle de l’Amérique Latine.
- CBS crée la Cadena de las Americas (la “chaîne des Amériques”) - NBC crée la Cadena Panamericana (la “chaîne Panaméricaine”)
Contrat entre CBS et NBC, fourniture de programmes de radio à la station locale, qui s’engage à diffuser une partie de ces programmes. On y trouve de l’information, mais aussi du divertissement (musique des Etats-Unis).
Fin 1941, NBC prétendait avoir 117 stations affiliées en Amérique Latine ; CBS, 76 stations affiliées. Un 3e groupe, le groupe Crosley, en avait 26. On estime qu’un tiers des stations d’Amérique Latine avaient passé un accord avec ces stations américaines.
Donc cela fonctionne PAR ACCORDS : les networks ne rachètent pas. Contrat d’affiliation. Y compris aux US (très peu de stations locales sont actually possédées par leur networks).
Premier dispositif mis en place à l’attention de l’Amérique Latine : OCIAA (Office of Coordination of Inter-American Affairs), présidé par Nelson Rockefeller. C’est cet office qui est à l'instigation de la première étude locale.
Après la défaite française et l’armistice de 1940, traumatisme mondial jusqu’aux US. Les radios secrètes allemandes auraient joué un rôle central, se dit-on aux US. Réflexion sur la nécessité de mettre en place un appareil pour prévenir la menace propagandiste nazie.
Franklin D. Roosevelt prend contact avec William Donovan, ancien colonel, de se rendre immédiatement à Londres pour étudier la situation. Il visite les locaux de la BBC, Electra House, etc. En juin 1941, il rend un rapport à Roosevelt, mémorandum sur un service de l’information stratégique. Dispositif qui vise à centraliser la propagande et le renseignement : germes de la CIA. Radio comme “arme la plus puissante de la guerre moderne”.
Le lendemain, création d’une structure qui s’ajoute à l’OCIAA : le COI (Office of the Coordination of Information) ; Donovan en prend la tête. Cette organisation deviendra la CIA.
- Foreign Information Service (FIS), pour le renseignement international, dont Robert Sherwood (dramaturge, homme de théâtre) prendra la tête. Il doit négocier avec Hollywood et les radios américaines pour voir l’image qu’elles devront projeter, car c’est un service d’information INTERNATIONALE.
Entrée des US dans la guerre, les radios privées n’ont plus assez de leverage pour s’opposer à la création d’une radio gouvernementale américaine : en février 1942 naît The Voice of America. Forte distinction entre Donovan et Sherwood. Sherwood est à la tête de Voice of America. Mais Donovan son supérieur est fortement influencé par le modèle des radios noires britanniques, si efficaces et propagandistes (psychological warfare). Sherwood s’y oppose et souhaite une voix plutôt neutre. Bataille au sommet qui finit par paralyser le dispositif de propagande, si bien que Roosevelt en personne va intervenir, en faveur d’une réorganisation du dispositif : suppression du COI qui deviendra l’OWI (Office of War Information) en charge de l’Overt Propaganda (qui se subdivise en deux branches nationales et internationales) et qui inclut the Voice of America, où travaille désormais
Sherwood. Et OSS (Office of Strategic Services) ancêtre de la CIA, avec Donovan. Donc dépendance d